L’achat en viager est une solution de plus en plus prisée par les investisseurs immobiliers. Cependant, au-delà de l’aspect financier, il convient de se pencher sur les spécificités juridiques et administratives de cette formule. Parmi celles-ci, les frais de notaire occupent une place prépondérante. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les différents frais liés à un viager ainsi que leur mode de calcul.
Sommaire :
Frais de notaire : définition et rôle
Les frais de notaire désignent l’ensemble des coûts engendrés par la rédaction, la signature et l’enregistrement d’un acte authentique (acte de vente, donation, succession…). Ils sont perçus par le notaire lors de la réalisation de ces formalités et répartis entre trois catégories :
- Les droits et taxes dus à l’État
- Les débours ou frais avancés par le notaire pour le compte du client
- La rémunération proprement dite du notaire, appelée émolument
Calcul des frais de notaire pour un viager
Droits et taxes
Les droits et taxes constituent la part la plus importante des frais de notaire. Ils sont perçus par le notaire pour le compte de l’État et reversés ensuite aux services fiscaux. Dans le cadre d’un viager, leur montant varie en fonction du type de viager (libre ou occupé) et de la valeur du bien.
- Les droits d’enregistrement : ils sont calculés sur la base de la valeur du bien au taux de 5,09 % ou 6,40 % selon les départements
- La taxe de publicité foncière : son taux est généralement fixé à 0,715 %
- Les autres taxes : certaines charges spécifiques peuvent s’appliquer, comme la taxe sur les plus-values immobilières en cas de cession du bien
Débours et émoluments
Les débours représentent les frais engagés par le notaire pour le compte du client dans le cadre de la réalisation de l’acte de vente. Il s’agit principalement :
- Des frais de publication de l’acte au fichier immobilier
- Des frais liés aux formalités d’hypothèque
- Des honoraires des différents intervenants (géomètre, expert…
Quant à l’émolument du notaire, il correspond à sa rémunération proprement dite. Pour un viager, il est calculé sur la base d’un barème légal dégressif :
- de 0 € à 6 500 € : 3,945 %
- de 6 501 € à 17 000 € : 1,627 %
- de 17 001 € à 60 000 € : 1,085 %
- au-delà de 60 001 € : 0,814 %
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Exemple de calcul des frais de notaire pour un viager
Prenons l’exemple d’un viager occupé avec une valeur du bien de 200 000 € et un bouquet de 50 000 €. Le montant des frais de notaire sera alors réparti comme suit :
Droits et taxes
- Droits d’enregistrement : 5,09 % x 200 000 € = 10 180 €
- Taxe de publicité foncière : 0,715 % x 200 000 € = 1 430 €
Débours et émoluments
- Frais de publication : environ 300 €
- Frais liés aux formalités d’hypothèque : environ 200 €
- Émoluments du notaire : (3,945 % x 6 500 €) + (1,627 % x 10 499 €) + (1,085 % x 43 000 €) + (0,814 % x 140 000 €) = 1 938 €
Ainsi, dans cet exemple, le montant total des frais de notaire s’élève à 14 048 €.
Les frais de notaire sont indispensables pour sécuriser la transaction et garantir la légitimité de l’acte de vente en viager. Il est primordial de les anticiper et de les intégrer dans le budget global de l’opération immobilière. Pour faciliter leur calcul, il existe aujourd’hui de nombreux outils et simulateurs en ligne qui permettent d’estimer avec précision ces coûts.
Les spécificités fiscales du viager
Lors d’un achat en viager, il est crucial de prendre en compte les aspects fiscaux qui peuvent avoir un impact significatif sur la rentabilité de l’opération. En effet, les règles fiscales appliquées au viager diffèrent légèrement de celles d’une transaction immobilière classique.
Fiscalité du bouquet
Le bouquet, qui est le montant initial versé au vendeur lors de la signature de l’acte de vente, n’est pas soumis aux droits d’enregistrement classiques. Toutefois, il peut être considéré comme une donation déguisée par l’administration fiscale si son montant est trop élevé par rapport à la valeur réelle du bien. Il est donc important de bien évaluer le bouquet pour éviter toute requalification fiscale.
Rente viagère et impôt sur le revenu
La rente viagère versée au vendeur est partiellement imposable au titre de l’impôt sur le revenu. Le pourcentage de la rente imposable dépend de l’âge du crédirentier (le vendeur) au moment de la vente :
- Moins de 50 ans : 70 % de la rente est imposable
- Entre 50 et 59 ans : 50 % de la rente est imposable
- Entre 60 et 69 ans : 40 % de la rente est imposable
- 70 ans et plus : 30 % de la rente est imposable
Ces taux d’imposition prennent en compte la nature aléatoire et viagère de la rente, visant à équilibrer l’imposition en fonction de l’espérance de vie du vendeur. Pour en savoir plus sur les frais de notaire liés à un viager occupé, l’évaluation précise de chaque coût est essentielle.
Les aspects fiscaux du viager ajoutent une couche de complexité supplémentaire à ce type de transaction. Il est donc essentiel de se faire accompagner par des professionnels pour s’assurer de la conformité de l’opération et optimiser ses avantages fiscaux. En anticipant bien ces éléments, l’achat en viager peut s’avérer une solution d’investissement immobilière avantageuse et sécurisée.