Dans un contexte économique toujours plus compétitif, les chefs d’entreprise recherchent constamment des solutions pour réduire leurs coûts et préserver leur rentabilité. L’optimisation fiscale figure parmi ces leviers incontournables pour améliorer ses marges sans sacrifier sa croissance, ni ses investissements. Voici cinq astuces essentielles pour vous aider à optimiser la fiscalité de votre entreprise.
Sommaire :
1. Choisissez le statut juridique adapté à votre situation
Le choix du statut juridique est une étape cruciale dans la vie d’une entreprise, car il conditionne directement sa fiscalité ainsi que celle du dirigeant. Selon l’activité exercée (commerciale, libérale, artisanale, etc.), le chiffre d’affaires réalisé ou encore le nombre d’associés, les options varient : auto-entrepreneur, société anonyme (SA), société par actions simplifiée (SAS), société à responsabilité limitée (SARL), etc.
Micro-entreprise pour les petites structures
Si vous démarrez une activité seule et envisagez un chiffre d’affaires limité, le régime de la micro-entreprise (anciennement auto-entreprise) peut être intéressant. Les charges sociales et fiscales sont calculées sur la base du chiffre d’affaires, facilitant ainsi la gestion administrative. Le seuil de chiffre d’affaires est fixé à 176 200 € pour les activités de commerce et 72 500 € pour les activités libérales et de services.
SARL, SAS ou SA pour les entreprises en croissance
Pour les entreprises ayant une visée plus ambitieuse et souhaitant permettre l’entrée d’associés, les structures de type société sont à privilégier. La fiscalité varie alors : l’impôt sur les sociétés (IS) s’applique aux bénéfices réalisés par la société, tandis que le dirigeant est soumis personnellement au barème progressif de l’impôt sur le revenu (IR) pour sa rémunération et les dividendes perçus.
Conseil : Optez pour l’option à l’IS dans certaines SARL de famille
Lorsque votre SARL est composée uniquement de membres d’une même famille, vous pouvez opter pour l’imposition à l’Impôt sur les Sociétés plutôt que l’Impôt sur le Revenu. Cette option, méconnue, permet souvent de bénéficier de taux plus bas sur les bénéfices réinvestis dans l’entreprise, et de planifier plus efficacement la distribution des dividendes.
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2. Profitez des déductions fiscales pour les investissements
L’investissement dans votre activité peut vous permettre de bénéficier de déductions fiscales intéressantes. Par exemple :
- Le crédit d’impôt recherche (CIR) : destiné aux entreprises réalisant des dépenses de recherche et développement (R&D), il permet de récupérer jusqu’à 30 % du montant de ces dépenses sous forme de crédit d’impôt.
- La déduction pour amortissement : pour certains investissements matériels ou immatériels (achat de matériel, logiciels…), les entreprises peuvent étaler leur coût sur plusieurs années et ainsi réduire leur bénéfice imposable chaque année.
Conseil : Utilisez le dispositif de suramortissement pour certains biens
Pour les entreprises investissant dans des équipements spécifiques (comme des biens éco-responsables ou numériques), le dispositif de suramortissement permet une déduction fiscale supplémentaire de 40% du coût d’acquisition. Ce dispositif, souvent sous-utilisé, peut significativement réduire le bénéfice imposable et ainsi diminuer l’impôt sur les sociétés dû.
3. Optimisez la rémunération du dirigeant
Un autre levier d’optimisation fiscale concerne la rémunération de l’entrepreneur. Il existe plusieurs options pour ajuster sa rémunération et limiter ses charges :
Opter pour un salaire modéré et des dividendes
Le dirigeant peut choisir de se verser un salaire moins élevé et percevoir des dividendes, qui sont soumis à une imposition plus favorable que les salaires (flat tax de 30 %). Cette stratégie permet également de limiter les cotisations sociales du dirigeant.
Utiliser le plan d’épargne entreprise (PEE)
Le plan d’épargne entreprise (PEE) est un dispositif d’épargne salariale qui permet de déduire l’abondement de l’entreprise aux plans d’épargne des salariés, dont peut également bénéficier le dirigeant. L’abondement est défiscalisé en partie et exonéré de cotisations sociales.
Conseil : Intégrez un régime de retraite supplémentaire pour le dirigeant
En plus de l’optimisation via les dividendes et le PEE, envisagez la mise en place d’un régime de retraite supplémentaire type « Article 83 » pour le dirigeant, qui permet des déductions fiscales sur les cotisations versées par l’entreprise, tout en préparant une retraite plus confortable pour le dirigeant, sans impacter immédiatement sa fiscalité personnelle.
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4. Anticipez vos charges déductibles
Pour optimiser la fiscalité de votre entreprise, il est possible d’enregistrer certaines dépenses justifiées par l’intérêt de l’entreprise comme des charges déductibles de votre bénéfice imposable. Ainsi, vous pouvez anticiper ces dépenses dans votre gestion comptable. Par exemple :
- Frais de formation professionnelle : ils constituent une charge déductible du bénéfice imposable et peuvent être remboursés sur la base d’un forfait journalier.
- Frais de voiture de société : si vous utilisez un véhicule professionnel pour vos trajets professionnels, les frais d’utilisation (carburant, péage, etc.) sont déductibles de votre bénéfice imposable.
Conseil : Profitez pleinement des provisions pour investissements
Les entreprises peuvent créer des provisions pour gros entretiens ou renouvellement des équipements, qui sont des charges déductibles. Ces provisions, lorsqu’elles sont bien calibrées et justifiées par des besoins réels prévus, peuvent réduire considérablement le résultat imposable de l’exercice en cours, tout en préparant financièrement les gros travaux futurs.
5. Surveillez les évolutions législatives
Enfin, pour optimiser la fiscalité de votre entreprise, il est essentiel de rester informé des évolutions réglementaires et législatives qui peuvent impacter vos obligations fiscales. Les lois de finances annuelles apportent régulièrement leur lot de nouvelles mesures concernant l’imposition des entreprises. Veillez donc à surveiller ces annonces afin d’adapter rapidement votre stratégie d’optimisation fiscale en conséquence.
Conseil : Engagez un consultant fiscal pour des simulations de changements législatifs
Face aux fréquentes évolutions législatives, il est crucial de réaliser des simulations des impacts potentiels sur la fiscalité de votre entreprise. Engager un consultant fiscal pour réaliser ces simulations peut vous permettre d’anticiper les changements et de planifier stratégiquement pour minimiser les coûts fiscaux et maximiser les opportunités de réduction d’impôts.
6. Structurez vos actifs via une holding
La création d’une holding peut offrir d’importants avantages fiscaux, surtout en termes de gestion du capital et de transmission d’entreprise. Par le mécanisme de l’intégration fiscale, les résultats des filiales peuvent être consolidés, permettant de compenser les bénéfices des unes avec les pertes des autres, réduisant ainsi l’assiette globale de l’impôt sur les sociétés (IS). Cela permet également de mutualiser les crédits d’impôt et les réductions de charges à l’échelle du groupe. L’utilisation judicieuse d’une holding peut réduire significativement votre charge fiscale globale.
Conseil : Utilisez les avantages de l’intégration fiscale verticale
En créant une structure de holding, non seulement vous pouvez consolider fiscalement les résultats, mais également profiter de l’intégration fiscale verticale. Cela permet de remonter les déficits d’une filiale vers la société mère, optimisant ainsi les charges fiscales du groupe. Cette stratégie peut être particulièrement puissante dans les périodes de démarrage ou d’investissement lourd, où les filiales peuvent ne pas être rentables immédiatement.
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7. Maximisez le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE)
Pour les entreprises soumises à l’IS ou à l’IR selon un régime réel, le CICE offre une réduction d’impôt correspondant à un taux de 6% des rémunérations éligibles ne dépassant pas 2,5 fois le SMIC annuel. Cette mesure vise à encourager l’emploi et l’investissement. En optimisant le calcul du CICE, vous pouvez alléger substantiellement le montant d’impôts dû par votre entreprise, tout en finançant potentiellement de nouvelles embauches ou des projets de développement. Consultez un expert pour en maximiser l’impact sur vos résultats financiers.
Conseil : Effectuez une revue annuelle du CICE pour inclure tous les salaires éligibles
Pour maximiser l’impact du Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE), il est crucial de revoir chaque année les salaires éligibles et d’assurer que toutes les rémunérations potentiellement concernées sont bien comptabilisées. Parfois, les entreprises oublient d’inclure certains types de rémunérations ou ajustements salariaux qui pourraient augmenter le montant du crédit d’impôt.
8. Profitez des avantages de la loi Pinel pour l’investissement locatif
Si votre entreprise investit dans l’immobilier, la loi Pinel offre une réduction d’impôt sur le revenu pour l’achat de biens immobiliers neufs destinés à la location. Le taux de réduction varie en fonction de la durée de location (jusqu’à 21% du prix d’achat pour une durée de 12 ans). Cet avantage peut constituer un levier stratégique pour diversifier les actifs de l’entreprise et générer des revenus locatifs, tout en bénéficiant de réductions fiscales significatives. C’est une stratégie à envisager pour les entreprises avec des excédents de trésorerie ou des besoins de diversification de capital.
Conseil : Explorez le leasing immobilier sous la loi Pinel pour les biens commerciaux
En plus de l’investissement locatif résidentiel sous la loi Pinel, considérez le leasing de biens immobiliers commerciaux. Cette stratégie peut être utilisée pour les propriétés qualifiées sous la loi Pinel, permettant non seulement une réduction fiscale mais aussi une flexibilité dans la gestion immobilière et une optimisation des flux de trésorerie.
Ces stratégies fiscales avancées, bien exécutées, sont essentielles pour renforcer la compétitivité et la santé financière de votre entreprise à long terme.